1863 : le Cambodge devient protectorat français.
1941 : Norodom Sihanouk est proclamé roi du Cambodge.
1953 : indépendance du Cambodge.
1970 : coup d'état du maréchal Lon Nol; exil de Sihanouk.
1975 : les khmers rouges prennent Phnom-Penh et contrôlent le pays.
1979 : les Khmers rouges sont renversés; un régime pro vietnamien est mis en place.
1982 : formation d'un gouvernement de coalition, présidé par Sihanouk.
1991 : le 23 octobre, les travaux de la conférence internationale sur le Cambodge aboutissent à un accord de paix signé à Paris.
1993 : le 21 septembre, la nouvelle Constitution du Cambodge rétablit la monarchie parlementaire et désigne comme souverain SM Norodom Sihanouk.

Le Roi Norodom, fils et successeur d'Ang Duong, reprend sa politique de bonnes relations avec la France. Le 11 Août 1863, il signe avec l'amiral de la Grandière, gouverneur de Cochinchine , un traité qui place le Cambodge sous le Protectorat de la France. Mais les relations entre le Roi qui entendait bien gouverner " à l'ancienne " sous le bouclier de la France, et les administrateurs coloniaux qui voulaient moderniser le Cambodge et développer son économie, devinrent progressivement houleuses, à tel point que le 17 Juin 1884, le gouverneur de Cochinchine, Thomson, imposa par la menace un traité qui plaçait le Cambodge sous l'administration directe de la France.

Une rebellions éclata alors, dirigée en sous-main par le Roi Norodom qui, en échange de l'arrêt des hostilités, obtint l'abrogation de certaines clauses fiscales et judiciaires qui seront réintroduites en 1897 lorsque Paul Doumer imposera à nouveau une administration directe au vieux souverain.

En presque cent ans de présence effective au Cambodge, les Français ont fait à la fois beaucoup et peu pour le Royaume de Kambuja. Le premier fait à mettre au crédit de la France, c'est avoir enrayé l'inexorable disparition du Cambodge, voué au même sort que son vieil ennemi, le Champa.

Les Siamois furent mis au pas, obligés à renoncer les provinces de Battambang et de Siem Reap, en 1907, ainsi qu'à renoncer à toutes les revendications de la rive gauche du Mékong.

Mais l'annexion par les Vietnamiens du Kampuchéa Krom ( les riches plaines du delta de Cochinchine ) ne fut pas remise en question. La présence de la France en Annam et Cochinchine avait mis un coup d'arrêt à l'expansionnisme des Vietnamiens.

L'expansionnisme auquel, malheureusement, les Vietnamiens ne renonceront jamais.

Par-delà toutes les considérations politiques, la France a surtout rendu au Cambodge sa mémoire historique et la conscience de former un peuple. A la fin du XIXe siècle, lorsque les explorateurs découvrirent Angkor, l'existence de cette vieille capitale était alors ignorée. Et depuis, les générations de chercheurs et d'archéologues passionnés ont patiemment étudié, dégagé de la jungle et reconstruit l'ensemble des temples. C'est grâce à ce travail admirable qui a restauré la mémoire des Khmers.  

Le passif du Protectorat est d'avoir fait très peu pour moderniser et développer le Cambodge. Privilégiant le grand voisin Vietnamien, les Français se sont concentrés de mettre en place des infrastructures minimales, tant sur le plan administratif.

Les fonctionnaires Cambodgiens restèrent ainsi nombreux, largement suppléés par des Annamites considérés comme plus efficaces au travail.

Les principaux efforts de développement portèrent sur l'urbanisation des villes importantes et le développement de l'hévéa culture dans la région de Kampong Cham.

C'est donc d'un pauvre pays en cadres et économiquement fragile que le Roi Norodom Sihanouk hérita en 1953 au temps de sa " Croisade Royale pour l'Indépendance ". La tâche du Roi consistait à faire entrer le Cambodge dans le monde des nations modernes.

L'héritage, laissé par le Protectorat, avait été très lourd, des bases étaient jetées, mais l'essentiel restait à faire. Le Roi Norodom Sihanouk commence par abdiquer au profit de son père, en 1955, afin de pouvoir lancer dans la politique. Le prince a fondé un grand mouvement , le "Sangkum Reastr Niyum" qui signifie la "Communauté Socialiste Populaire".

Entre les années 1950 et 1960, le Cambodge était un État auto-suffisant et prospéré dans beaucoup de domaines. Cependant, la fondrière de la guerre croissante entre les deux Vietnam (du Sud et du Nord) étendait implacablement, et dans l'année 1970, c'est comme la guerre renversée sur le Cambodge. En plus de cela, la situation intérieure du Cambodge commence à dégrader, l'enthousiasme des premières années du Sangkum Reastr Niyum fait long feu devant les problèmes causés par la carence des cadres dirigeants de qualité, la corruption des fonctionnaires et les manifestations d'étudiants qui souffrent de leurs inquiétudes et de leur avenir. Les mécontentements des paysans vivant dans les provinces frontalières avec les deux Vietnam  grandissent en continu...

Alors, profitant d'un voyage du Prince Norodom Sihanouk en France, le 18 Mars 1970, le général Lon Nol le fait destituer par le vote du Parlement par 92 voix contre zéro. Il est soutenu par les services américains qui reconnaissaient aussitôt son nouveau gouvernement le 20 Mars 1970.

Tout à coup, le Cambodge se plongeait dans la guerre civile. Le Prince Norodom Sihanouk reprenait la tête du FUNK ( Front Uni National du Kampuchéa ) et il présidait le GRUNC ( Gouvernement Royal d'Union Nationale du Cambodge ) soutenu par les Khmères Rouges et les chefs des marquis.

Le 30 Avril 1972, la Nouvelle Constitution Républicaine du Cambodge avait été soumise à la référendum. Le Maréchal Lon Nol est élu Président de la République Khmère le 04 Juin 1972.

Paralysée par la guérilla et une corruption massive à tous les niveaux du pays, le peuple mourait de faim, alors la République Khmère du Maréchal Lon Nol, étant abandonnée par les Américains, laissait sa chance aux mains des Soldats Khmères Rouges le 17 Avril 1975.

Tout de suite, le Cambodge tombait dans une épisode noire et terrifiante, jamais connue de son histoire, qui durait 3 ans 8 mois et 20 jours. Les Khmères Rouges ont laissé plus d'un millions de morts innocents, avant d'être chassés à leur tour par les Divisions de l'Armée Vietnamienne qui entraient à Phnom Penh le 07 Janvier 1979, accompagnés  par les soldats du FUNSK ( créé à Hanoi le 02 Décembre 1978, le Front Uni National pour le Salut du Kampuchéa ).  Les Vietnamiens ont installé ensuite un gouvernement de la République Populaire du Kampuchéa, et occupé le Cambodge pendant dix ans. Après le départ des Vietnamiens le 26 Septembre 1989, la République Populaire du Kampuchéa prenait le nom d'État du Cambodge.

Le 23 Octobre 1991, la Signature à Paris des Accords de Paix a été célébrée par toutes les factions politiques Cambodgiennes pour mettre fin à des années de guerre. Les 20 000 soldats de l'APRONUC (Autorité Provisoire des Nations Unis au Cambodge) ont arrivé sur le territoire du Cambodge en Mai 1992. Ils ont pour mission de désarmer les différentes factions, démobiliser leurs soldats et d'organiser les élections libres. Les Élections générales ont eu lieu du 23 au 28 Mai 1993 avec un très fort taux de participation des Cambodgiens.

Le 23 Septembre 1993, la Nouvelle Constitution du Cambodge a été promulguée et désormais le Royaume du Cambodge est né et régné par le Roi Norodom Sihanouk pour la deuxième fois.

Le mandat de l'APRONUC a pris fin le 15 Novembre 1993.

 

(voir www.khmer-network.com pour l'actualité cambodgienne).