Henri MARCHAL

Archéologue français, conservateur d'Angkor, né en 1876, mort en 1970.

Il étudie l'archéologie aux Beaux-Arts de Paris par vocation et débarque en 1905 au Cambodge, pays de ses rêves.

Tout d'abord adjoint de Jean Commaille, premier Conservateur d'Angkor, il entreprend avec lui le dégagement de la plupart des temples, a commencer par Angkor Vat enfoui sous la terre et la végétation...

Il succédera à Commaille, assassiné par des bandits alors qu'il transportait la paye des ouvriers. Il restera Conservateur de 1916 à 1953, avec des intermèdes de plusieurs années durant lesquelles il se consacrera à ses fonctions de directeur du service archéologique de l'École Française d'Extrême Orient.  

Il n'y a guère de monuments du groupe d'Angkor qu'il n'ait peu ou prou dégagé, restauré (avec souvent des moyens de fortune) et décrit. A la retraite en 1933, il fut rappelé à la conservation d'Angkor à deux reprises de 1935 à 1937, puis rentra en France. Mais on le rappela encore en 1947 - il avait soixante et onze ans! - pour diriger la conservation d'Angkor , qui se trouvait alors dans une zone d'insécurité. Il revint en France en 1953, mais, incapable de s'adapter à sa nouvelle vie, il retourna bientôt en Indochine où il occupa divers postes au Viêt-nam et au Laos avant de se fixer définitivement à Siem Reap en 1957, auprès des temples d'Angkor qu'il avait si bien servis. C'est là qu'il mourut en avril 1970, alors que la tourmente avait déjà commencé de s'abattre sur le Cambodge. . .(Deux mois après ses obsèques, en 1970, les Khmers rouges rentreront à Angkor!).  L'immense modestie de cet homme a pu faire oublier qu'il a rédigé un nombre considérable d'études sur les monuments, qui restent absolument indispensables par la qualité des observations, même s'il arrive que les conclusions proposées soient, comme il est normal en une telle matière, un peu dépassées.

Il a introduit au Cambodge les méthodes de restauration utilisée à Java, notamment l'anastylose.

Utilisant des matériaux modernes, il parvient ainsi à recomposer et consolider, de manière visible et avouée, un certain nombre de temples encore debout aujourd'hui.

Ce fût un homme simple et courageux, surnommé "le Sage" par ses amis de l'EFEO et "le bon génie" par les Khmers.

NB : Sapho, fille de henri Marchal, a publié en 1997, chez l'Harmattan, Paris, Costumes et parures khmers d'après les devata d'Angkor Vat.