SECONDE CONFERENCE INTERGOUVERNEMENTALE POUR LA SAUVEGARDE D’ANGKOR - 14 & 15 NOVEMBRE 2003 - PARIS

 

BILAN D'UNE DECENNIE DE SAUVEGARDE (1993-2003)

 

Introduction

Moins d’un an après l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial, la première Conférence intergouvernementale sur Angkor, organisée à Tokyo, les 12 et 13 octobre 1993, a véritablement lancé le programme international en faveur du site éco-historique d’Angkor. Le Gouvernement Royal du Cambodge et la communauté internationale s’étaient alors fixés trois objectifs majeurs :

1. Mobiliser la communauté internationale autour de la sauvegarde et du développement du site éco-historique d'Angkor

2. Remplir les cinq conditions posées par le Comité du Patrimoine Mondial lors de l'inscription du site sur la Liste du Patrimoine Mondial

3. Mettre en oeuvre un plan de sauvegarde ambitieux : le plan quinquennal d'urgence présenté par les autorités cambodgiennes lors de la première réunion du CIC, les 22 et 23 décembre 1993

 

Mobiliser la communauté internationale

Dans la droite ligne des grandes campagnes internationales de sauvegarde, que l’UNESCO a lancé en faveur des monuments de Nubie (1960), de Venise (1966), de Borobudur (1972) et de Carthage (1972), la mobilisation de la communauté internationale pour Angkor a été un immense succès.

Quelques chiffres suffiront à nous convaincre de la diversité et de la qualité de cette mobilisation :

- Plus d’une vingtaine de pays, organisations internationales et partenaires privés ont contribué et contribuent financièrement à la sauvegarde et au développement du site, pour un montant total de 5 M $E.U. par an en moyenne ;

- Plus d’une trentaine d’opérateurs internationaux (organisations internationales, universités, entreprises privées, ONG…) ont participé et participent activement à la sauvegarde et au développement du site, dans des domaines aussi variés que l’appui institutionnel, la recherche, la restauration, la préservation et la mise en valeur des monuments, le développement touristique, le développement urbain, la formation, le développement communautaire et la construction d’infrastructures ;

- Plus d’une centaine de projets ont été mis en œuvre ou sont en cours de mise en œuvre, dont la sauvegarde de 15 monuments majeurs ;

- Plus de 500 rapports d’expertise ont été rédigés durant ces 10 ans.

 

Remplir les conditions posées par le Comité du Patrimoine Mondial

Il faut se souvenir qu’en 1992, l’inscription d’Angkor sur la Liste du patrimoine mondial a revêtu un caractère exceptionnel, comme en témoigne aujourd’hui le texte de la décision prise, alors, par le Comité du Patrimoine Mondial :

Compte tenu de la situation très particulière du Cambodge, placé depuis les Accords de Paris, en octobre 1991, sous l'administration provisoire des Nations Unies, le Comité décide de renoncer à certaines conditions requises par les orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et sur la base des critères (I), (II), (III) et (IV) inscrit le site d'Angkor […] sur la Liste du patrimoine mondial.

Cette action du Comité ne doit pas être interprétée comme créant un précédent en matière d'inscription mais plutôt comme une réponse à une situation exceptionnelle […]

Dans le souci permanent de faire face aux problèmes urgents de conservation avec célérité et efficacité, le Comité inscrit le site d'Angkor sur la Liste du patrimoine mondial en péril et demande aux autorités concernées, sur la recommandation de l’ICOMOS, de prendre les mesures nécessaires pour que soient remplies les conditions suivantes :

a) Législation de protection adéquate promulguée ;

b) Etablissement d'une agence nationale de protection avec personnel adéquat ;

c) Etablissement de limites permanentes basées sur le projet PNUD ;

d) Définition de zones tampons significatives ;

e) Etablissement de la surveillance et de la coordination de l'effort international de conservation.

Trois ans ont suffi aux autorités cambodgiennes pour répondre à l’ensemble de ces conditions, qui définissent avec précision les mesures à prendre pour organiser le cadre institutionnel de gestion nécessaire à la mise en œuvre des opérations de sauvegarde et de développement du site d’Angkor.

La première des cinq conditions remplie a été la création du Comité international de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor (CIC), qui s’est réuni pour la première fois en décembre 1993, sous la co-présidence de la France et du Japon, trois mois seulement après la Conférence intergouvernementale de Tokyo. Son secrétariat était assuré par l’UNESCO.

Depuis cette date le CIC se réunit sans interruption deux fois par an, assurant ainsi un suivi régulier de l’ensemble des opérations mises en œuvre sur le site. Il « constitue le mécanisme international pour coordonner les aides offertes par les différents pays et organisations […]. Il veille à la cohérence des différents projets et définit, lorsque cela s’avère nécessaire, des normes techniques et financières, et appelle l’attention de toutes les parties chaque fois que cela est requis ».

Instance avant tout politique dans laquelle les pays et organisations internationales sont représentées au niveau diplomatique, le CIC s’est doté d’une aile technique, pour bénéficier d’une expertise objective et de haut niveau. Créé en janvier 1997, le groupe Ad Hoc d’experts a pour mission, à la demande des co-présidents du CIC :

1) D’étudier les aspects scientifiques et techniques des propositions de projet soumises au CIC ;

2) D’examiner les questions techniques relatives au site d’Angkor et à ses monuments ;

3) De donner un avis sur toute question de sa compétence qui pourrait lui être soumise par les co-présidents.

Il s’est révélé être d’une aide précieuse au CIC et aux autorités cambodgiennes pour arrêter des décisions sur les dossiers difficiles. Ses conseils ont aidé ces dernières à engager une réflexion pour l’élaboration d’un schéma directeur de sauvegarde des monuments et les opérateurs internationaux à examiner des situations techniques complexes dans leurs chantiers de restauration. Alors que sa création même fût longtemps débattue, le groupe Ad Hoc d’experts s’est progressivement imposé pour devenir un maillon indispensable dans les prises de décisions du CIC. Sa légitimité est aujourd’hui incontestée : loin de constituer un organe de contrôle, il est devenu un organe de discussion, d’échanges et de conseils.

Deux nouvelles conditions ont été remplies grâce à l’adoption, le 28 mai 1994, du Décret Royal sur le zonage de la région de Siem Reap / Angkor. Ce texte instaure un découpage de la région de Siem Reap / Angkor en cinq zones, qui correspondent à autant de niveaux de protection :

Zone 1 : Les sites monumentaux

Zone 2 : Les réserves archéologiques protégées (ou zone tampon)

Zone 3 : Les paysages culturels protégés

Zone 4 : Les points d’intérêt archéologique, anthropologique ou historique

Zone 5 : Le périmètre de développement socio-économique et culturel de la région de Siem Reap / Angkor

 

Ces zones ont été définies grâce aux résultats du projet de « Plan de Zonage et de Gestion de l’Environnement » (dit ZEMP), aujourd’hui devenu un modèle, dont s’inspirent de nombreux pays. Original dans son approche, ce projet constitue le fondement même de l’aménagement du territoire de toute la région de Siem Reap / Angkor. La création de limites permanentes de protection et d’une zone tampon autour des zones monumentales garantit la protection des monuments mais aussi de leur environnement immédiat, en éloignant le risque d’un développement urbain incontrôlé ou d’un mitage du territoire.

Le 19 février 1995, le Gouvernement Royal du Cambodge prit une décision fondamentale, et remplit par là même la quatrième condition, en créant par décret, un établissement public national chargé de la gestion du site : l’Autorité pour la Protection du Site et l’Aménagement de la Région d’Angkor, mieux connu sous le nom d’Autorité APSARA, dont l’acronyme poétique, APSARA, fait référence aux danseuses célestes de la mythologie indienne.

La dernière des cinq conditions fixées par le Comité du Patrimoine Mondial lors de l’inscription a été remplie le 25 janvier 1996, avec la promulgation de la loi sur la protection du patrimoine culturel national, élaborée avec le soutien de l’UNESCO, et dont le dernier sous décret d’application est entré en vigueur le 18 septembre 2002.

Pour compléter cet arsenal juridique national complet et moderne, le Cambodge, qui était déjà partie à trois grandes conventions internationales de sauvegarde du patrimoine (Convention de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflits armés, Convention de 1970 sur la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et Convention de 1972 sur le patrimoine mondial), a ratifié, le 11 juillet 2002, la Convention UNIDROIT.

 

Un plan de sauvegarde ambitieux

Le troisième objectif, probablement le plus délicat car le plus complexe, était d'appliquer le plan quinquennal d'urgence présenté par les autorités cambodgiennes lors de la première réunion du CIC.

Dans son organisation et sa formulation, ce plan s’est inspiré des conclusions du projet ZEMP. Il a fait sien le principe fondamental établi dans ce cadre pour présider à toute opération d’envergure en faveur d’Angkor : l’adoption d’une approche résolument transdisciplinaire, au service d’un développement durable de la Région de Siem Reap / Angkor, dans le respect du site et des valeurs locales. Il a également promu une vision originale du site, Angkor étant à la fois perçu comme :

- Un site culturel majeur, comptant une quarantaine de monuments principaux et des centaines de sites archéologiques ;

- Un espace naturel exceptionnel, de 40.000 hectares, fait de rivières, de forêts et de rizières ;

- Un lieu de vie, avec la présence de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, installés dans les différents villages répartis sur l’ensemble du site.

 

Les huit secteurs d’intervention alors proposés par les autorités cambodgiennes constituaient autant de défis à relever. Depuis 10 ans, ils servent de trame à l’ensemble du programme international d’Angkor :

1. Etablissement d'un cadre institutionnel de gestion

2. Programme de recherche

3. Programme de restauration, de préservation et de mise en valeur des monuments

4. Formation

5. Participation des habitants d’Angkor

6. Tourisme

7. Aménagement urbain de la ville de Siem Reap

8. Mise en valeur de la province de Siem Reap

 

Le cadre institutionnel de gestion

 

Autorité APSARA

Comme toute institution nouvelle, l’Autorité APSARA a connu des premières années difficiles, liées à un manque général de moyens, tant humains, techniques que financiers. Depuis, le Gouvernement Royal du Cambodge a multiplié les décisions pour lui permettre d’assumer les trois missions qu’il lui a confiées :

1. Assurer, pour le cas particulier de la région de Siem Reap/Angkor, la protection, la conservation et la mise valeur des biens culturels nationaux ;

2. Concevoir et conduire l’aménagement et le développement touristique des cinq zones de la province de Siem Reap ;

3. Assurer la maîtrise d'ouvrage des aménagements de la région de Siem Reap/Angkor, et fixer les cahiers des charges de maîtrise d'œuvre des projets exécutés par les établissements sous sa supervision directe, en partenariat avec les autorités provinciales, et en coopération avec les institutions, organisations, fondations, associations, khmères et étrangères, qui poursuivent des objectifs répondant à sa vocation et qui opèrent dans la région.

Deux décrets successifs ont profondément modifié le fonctionnement de l’Autorité APSARA depuis sa création, le 19 février 1995. Le premier, signé le 22 janvier 1999, lui a conféré le statut d’établissement public administratif, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie administrative et financière, et créé un poste de Président Directeur-général. En mai de la même année, une décision gouvernementale, a doté l’Autorité APSARA des recettes des droits d’entrée au site, ce qui lui a permis, pour la première fois, de disposer d’un budget propre. Ce budget a atteint 3,9 M$E.U. en 2002. Enfin, un second décret, signé le 2 juin 2001, a nommé un nouveau Président Directeur-général et cinq Directeurs-généraux adjoints pour l’assister, apportant ainsi à l’Autorité APSARA des compétences variées et complémentaires.

L’Autorité APSARA possède désormais six départements. Cinq sont placés sous l’autorité d’un Directeur-général adjoint : Département de l’Administration Centrale, Département des Monuments et de l’Archéologie, Département du Développement Touristique d’Angkor, Département du Développement économique et social dans la zone de Siem Reap/Angkor, Département de l’Urbanisme et du Développement urbain dans la zone de Siem Reap/Angkor. Le sixième est placé sous la supervision directe du Président-directeur général : Département de la Recherche et de la Culture khmère. Les unités juridiques, de gestion, des finances, des ressources humaines et de la formation, basées à Phnom Penh, sont regroupées en une administration centrale placée directement sous la direction du Président Directeur Général.

Pour compléter cet ensemble, l’Autorité APSARA s’apprête à adopter le texte organique qui fixe ses règles d’organisation et de fonctionnement.

Elle bénéficie également, depuis avril 2000, d’un programme d’appui institutionnel mis en place par le gouvernement français, dit Projet FSP : Site d’Angkor, patrimoine et développement, dont les domaines prioritaires d’intervention sont la conservation des monuments et l’aménagement du site pour les visiteurs. Une unité de maintenance, une unité de gestion des abords, une unité d’archéologie préventive et un observatoire des publics ont ainsi pu être créées au sein de l’Autorité APSARA. Ce programme est conduit par un Architecte des Bâtiments de France, qui a pris ses fonctions dès septembre 1999.

L’ensemble de ces mesures témoigne de la volonté politique des autorités cambodgiennes de renforcer cette institution et d’en faire le partenaire privilégié de la communauté internationale.

 

La lutte contre le trafic illicite de biens culturels khmers

Près de trente années de guerre civile et un patrimoine particulièrement riche, ont fait du Cambodge un terrain privilégié pour les trafiquants d’objets d’art. Vols de statues, démontage de temples, fouilles illicites, vandalisme, se sont largement multipliés dans un pays où toutes les conditions étaient malheureusement réunies pour favoriser un accroissement exponentiel du trafic de biens culturels.

Pourtant, les autorités cambodgiennes ont très tôt mis en place, avec le soutien de l’UNESCO, une politique exemplaire de lutte contre le trafic illicite de biens culturels, l’UNESCO répondant en cela à une requête exprimée par S.A.R. le Prince Norodom Sihanouk en mars 1992.

Les principes fondateurs de cette politique et les mesures à prendre ont été énoncés, dès 1992, lors d’un atelier national sur la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, organisé à Phnom Penh, du 20 au 24 juillet.

Les actions se sont ensuite multipliées avec comme double objectif d'endiguer le pillage au Cambodge, et de dissuader les acquéreurs potentiels sur le marché international.

 

Endiguer le pillage

Pour juguler le pillage de leur patrimoine, les autorités cambodgiennes ont, avec le soutien de la communauté internationale :

1. Mis en place une politique de protection juridique des biens culturels

2. Adopté des mesures de protection physique des temples

3. Sensibilisé les décideurs et la population à l'intérêt de préserver leur patrimoine culturel

La loi sur la protection du patrimoine culturel a été promulguée le 25 janvier 1996. Elle prévoit la mise en place d'une protection des biens culturels par classement de chaque objet pris individuellement, contrairement au système anglo-saxon qui protège lui des familles d'objets sur la base de typologies. Un sous-décret est entré en vigueur, le 18 septembre 2002, pour préciser ces dispositions.

Comme classer un bien, qu'il soit meuble ou immeuble, implique de le connaître précisément, une politique d'inventaire a donc été lancée dès 1994. Elle a débuté par un inventaire des objets de la Conservation d'Angkor et du Musée National de Phnom Penh, pour se poursuivre par un inventaire des sites archéologiques du Cambodge. Menés par le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts, ces deux projets ont bénéficié de l’expertise de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO) et d’un financement français. Ils sont complétés par la création au sein du Ministère de la Culture et des Beaux-Arts, avec le soutien de la France, d’un bureau de prévention du trafic de biens culturels chargé de la constitution d’un fichier des objets susceptibles d’être volés, préparant la création d’un futur fichier des objets volés.

La protection juridique restant bien théorique si elle ne s'accompagne pas de mesures physiques de protection, un commissariat spécial de la police du patrimoine chargé de protéger les monuments de la zone d'Angkor, a été créé en 1994 avec le soutien de la France et de l’UNESCO.

Parallèlement les dépôts de la Conservation d'Angkor ont été rénovés grâce à des financements du Japon. Un bureau d'Interpol a également été ouvert à Phnom Penh, afin de diffuser les informations relatives au vol d'objets d'art khmers, et un office de répression du trafic des biens culturels est en cours de création avec la coopération des autorités françaises.

Mais la protection physique des monuments ne passe pas seulement par le déploiement de forces de police. Une présence régulière sur les sites est souvent tout aussi dissuasive. Le séjour sur les sites d'équipes scientifiques ou de touristes contribue à les protéger, en rendant tout acte de pillage plus complexe et en apportant de nouvelles sources de revenus aux populations locales. A ce titre, le développement rapide du tourisme à Angkor et la sécurisation progressive du pays constituent des facteurs très positifs.

De nombreuses campagnes de formation et de sensibilisation à la protection du patrimoine culturel cambodgiens ont également été menées depuis 1992 : concours d'affiches, spectacles de théâtre traditionnel, formation de bonzes, de fonctionnaires des douanes, de journalistes et de policiers, etc. Parmi les dernières initiatives en date, l’organisation par le Ministère de l’Intérieur, en octobre 1999, d’un nouveau séminaire de formation à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, auquel ont participé plusieurs centaines de fonctionnaires, mais aussi de conférences grand public, en 2001, sur ce thème.

 

Dissuader les acquéreurs potentiels sur le marché international

Le trafic de biens culturels s’est considérablement développé. Pour tenter de réguler le marché de l'art au niveau international, deux conventions internationales ont été adoptées lors de ces trente dernières années. Toutes les deux ont été ratifiées par le Cambodge :

-          Le 26 septembre 1972 pour la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels. En application de cette convention, le Cambodge a soumis, au mois d’avril 1999, une demande d'interdiction d'importation des objets d'art khmer aux Etats-Unis, qui a été acceptée par l’administration américaine dès le 2 décembre 1999. Cette décision importante a été suivie en 2003 par un accord bilatéral entre les deux pays dans ce domaine.

-          Le 11 juillet 2002 pour la Convention d'UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés.

Ces deux conventions sont complémentaires. La première relève du droit public, la seconde du droit privé. La Convention d'UNIDROIT introduit une nouveauté fondamentale puisqu'elle prévoit qu'il revient désormais au détenteur du bien de prouver que son acquisition a été faite en toute bonne foi. Cette mesure devrait inciter ceux qui font commerce des objets d'art de veiller à l'origine des pièces qu'ils se proposent de vendre ou d’acquérir, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.

Un accord bilatéral a par ailleurs été conclu, en 2001, entre le Cambodge et la Thaïlande dans le domaine de la lutte contre le trafic illicite. Sur la base de cet accord plusieurs saisies ont eu lieu en Thaïlande.

En application de la Convention de 1970, le Cambodge a pu obtenir, depuis 1993, la restitution de plusieurs pièces identifiées comme ayant disparu grâce à l’inventaire des objets de la conservation d’Angkor. Certaines d’entre elles avaient été vendues par Sotheby’s, d’autres étaient détenues par des antiquaires ou des propriétaires privés, d’autres enfin par des musées, tels que le Metropolitan Museum of Art ou le Honolulu Academy of Arts.

Ces cas illustrent tout l'intérêt des campagnes internationales de sensibilisation à la protection du patrimoine culturel khmer, arme essentielle pour réduire la demande internationale d’art khmer sur le marché de l’art. Celles-ci ont pris des formes diverses :

-          Des campagnes internationales de presse ont été régulièrement organisées pour sensibiliser les grands opérateurs du marché de l'art et les collectionneurs au problème du pillage de l’art khmer, et une large publicité a été faite aux cas de pillage et aux restitutions les plus emblématiques (vol de 50 m2 de bas-reliefs à Banteay Chmar, à la fin de l'année 1998 ; découverte de pillages de très grande ampleur au Preah Khan de Kompong Svay en février 2000 ; restitution de deux pièces par le Honolulu Academy of Arts en 2001, etc.) ;

-          Les photographies des pièces volées ont été largement diffusées sur les bases de données internationales (INTERPOL, Art Loss Register…) ;

-          L'ICOM a publié en 1993, puis réédité en 1997, un ouvrage intitulé 100 objets disparus : pillages à Angkor, ouvrage largement diffusé auprès des Ministères de la Culture, des musées, des marchands d'art et des services douaniers. Huit pièces volées à la Conservation d’Angkor ont été ainsi retrouvées.

En juin 1999, le Musée National de Phnom Penh a organisé une exposition pour présenter les pièces restituées au Cambodge dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels et rendre hommage aux efforts accomplis dans ce domaine.

En dépit de ces résultats encourageants, la lutte est loin d’être terminée. Certes, le site d’Angkor est définitivement sécurisé, mais les pillages se poursuivent dans les zones plus reculées ou moins fréquentées du reste du Royaume. De nombreux monuments, au Nord et à l'Ouest du pays, sont touchés.

 

Déminage

Après des années de guerre civile et d’occupation du site, comme lieu de garnison, par les différentes factions combattantes, il était essentiel d’assurer une dépollution et un déminage systématiques des sites archéologiques des mines et munitions explosives, pour permettre la reprise des activités archéologiques et préparer la réouverture d’Angkor à la visite touristique.

Une unité spécialisée a été créée en août 1993, grâce à un financement de la France et de l’Union Européenne, relayées depuis 1999 par l’Allemagne. La spécificité de cette unité réside dans la nature initiale de sa mission : le déminage de sites archéologiques, et la technique employée : la neutralisation des engins explosifs et leur destruction ultérieure plutôt que leur destruction in situ. Cette technique présente comme avantages d’être non destructrice des sites et des infrastructures, de permettre un parfait contrôle-qualité des zones déminées, d’accélérer le rendement, de réduire les coûts tout en assurant une plus grande sécurité aux démineurs.

Une équipe de 220 démineurs cambodgiens a ainsi été formée par des experts européens. Initialement consacrée pour l’essentiel au déminage de zones archéologiques, son action s’est progressivement étendue à d’autres missions : réduction des risques dans les zones les plus exposées et développement économique des zones les plus peuplées (ouverture de routes pour les réalisations d’infrastructures, dépollution de zones agricoles, prise en charge de consultations médicales gratuites pour les habitants des zones en cours de dépollution…), ainsi qu’à d’autres provinces du Cambodge. L’activité de déminage archéologique se poursuit, dans des sites tels que Beng Mealea, Koh Ker ou Preah Vihear.

Bien que l’unité ait été intégrée au sein du Cambodian Mine Action Center en août 1998, la sauvegarde de son savoir-faire spécifique et son financement demeurent encore un sujet de préoccupation. En dix années d’activités (1993 – 2003), son bilan est pourtant éloquent :

-          plus de 25.000 mines neutralisées (3.000 dans les sites archéologiques) ;

-          plus de 80.000 munitions explosives détruites (5.000 dans les sites archéologiques) ;

-          plus de 14 km² dépollués (1,5 km² dans les sites archéologiques) ;

-          coût d’un hectare déminé inférieur à 3.300 € en 2002 ;

-          coût d’un engin explosif détruit : 54 € en 2002 ;

-          1.500 à 2.000 consultations médicales effectuées chaque mois ;

Pour un budget global de fonctionnement de 750.000 € en 2002 (8,75 M € depuis la création).

 

Programme de recherche

Les projets de recherche se sont multipliés dans la région d’Angkor depuis le lancement du programme international de sauvegarde en 1993.

Leur existence est fondamentale pour permettre d’accroître la connaissance encore lacunaire que nous avons de ce site, en raison :

  1. Du manque de sources d'information disponibles – un millier d’inscriptions lapidaires pour tout l’ancien empire khmer, quelques témoignages de voyageurs étrangers dont celui de Tcheou Ta-Kouan, ambassadeur chinois qui visita Angkor en 1296-1297, des chroniques royales écrites au XIXe siècle et les résultats des campagnes de fouille conduites avant les années 1970 ;

  1. Du fait que l'EFEO, qui avait le monopole de l'étude des sites archéologiques du Cambodge de 1907 à 1972, ait été contrainte de consacrer l’essentiel de ses moyens au dégagement puis à la sauvegarde de monuments abandonnés pendant plusieurs siècles, même si, dans le même temps, elle a mené des efforts importants pour la constitution d’une documentation de base sur chacun d’entre eux ;

  1. De l’abandon de toute activité de recherche à Angkor pendant près de 30 ans, de 1972 à 1991, en raison de la situation politique du pays, période durant laquelle les technologies ont rapidement progressé (télédétection, prospections non destructrices, images RADAR…).

 

Si les recherches répondent avant tout à des objectifs scientifiques – mieux connaître l’histoire du site, de son aménagement et de ses habitants – leurs résultats ont d’autres applications d’une extrême importance dans une perspective de sauvegarde, aménagement et développement d’un site d’une telle envergure.

D’un point de vue scientifique, les programmes de restauration se sont accompagnés d’une forte volonté de mieux connaître l’histoire des monuments restaurés. Ceci est particulièrement évident pour les programmes conduits par l’EFEO, à la Terrasse du Roi Lépreux, au Perron Nord de la Terrasse des Eléphants et au Baphuon, qui ont permis de considérablement affiner la chronologie de ces trois édifices. Ceci est également vrai au Bayon, où l’équipe du Japanese Government Team for Safeguarding Angkor (JSA) a conduit de nombreuses fouilles archéologiques, et accordé une attention toute particulière à l’étude de la signification des visages.

Ce travail a trouvé son prolongement dans l’organisation annuelle, depuis 1996, du Symposium international pour la sauvegarde du Bayon.

Avec d’autres initiatives, telles que l’organisation du colloque Angkor et l’Eau, en 1995, la création du Centre international de documentation sur Angkor, en 1997, et celle d’un Centre pour les études khmères, en 1999, il a contribué à faire naître un véritable forum scientifique d’échange, permettant un partage d’expériences entre experts aux compétences très diversifiées.

Du point de vue de la sauvegarde et du développement, un effort considérable a été consenti pour inventorier le patrimoine archéologique khmer. L’EFEO a réalisé un inventaire complet des 6.000 objets des collections de la Conservation d’Angkor. Elle a également dressé un inventaire systématique des sites archéologiques situés dans la zone sud d’Angkor. Ce travail, aujourd’hui étendu à la zone Nord a déjà permis l’identification de plus de 700 sites, dont près de 80% sont inédits. A l’échelle du pays, l’EFEO travaille, en collaboration avec le Ministère de la Culture et des Beaux-arts à un inventaire des sites archéologiques du Cambodge.

Les résultats de ces travaux sont essentiels. Regroupés dans un système performant d’information géographique, l’ensemble de ces informations – issues d’une étude approfondie de la bibliographie, des photographies aériennes, des images RADAR et de prospections de terrain – permettront non seulement d’établir une politique raisonnée de sauvegarde du patrimoine, grâce à une connaissance précise de l’existant, mais aussi de planifier l’implantation des infrastructures nécessaires au développement. Les inventaires deviennent un outil au service de l’aménagement du territoire. C’est ainsi qu’ils ont permis d’identifier la zone d’implantation des « Portes d’Angkor » et du futur aéroport de Siem Reap, souhaité par le gouvernement.

D’autres travaux ouvrent de nouvelles perspectives pour l’aménagement et la mise en valeur touristique du site, tant à l’échelle du monument, du site, que du territoire :

-          A l’échelle du monument, les résultats des fouilles archéologiques du site de poterie de Tani, conduites depuis 1996 par l’Institut de Nara, l’Université de Sophia et l’Autorité APSARA, devraient aboutir à la réalisation d’un projet spécifique d’aménagement, pour permettre aux visiteurs de découvrir l’industrie de la céramique à Angkor ;

-          A l’échelle d’un site, les recherches conduites à Angkor Thom, par l’EFEO, complétées par les résultats des fouilles archéologiques de l’équipe de JSA à Prasat Suor Prat, bouleversent notre connaissance de l’urbanisation ancienne de cette ville. Leurs résultats permettront de créer de nouveaux circuits de visite et les aménagements afférents ;

-          A l’échelle du territoire angkorien, les études menées par l’Université de Sydney sur l’aménagement du territoire angkorien traitent pour la première fois à Angkor, de l’urbanisation de ce vaste territoire à l’époque angkorienne. Elles apportent ainsi un regard très nouveau sur les anciennes implantations et modes de vie des habitants de cette région.

 

Programme de préservation, de restauration et de mise en valeur des monuments

Les monuments d’Angkor ont été laissés dans un total abandon durant près de vingt ans. De 1972 à 1991, à l’exception des travaux menés à Angkor Vat par l’Archaeologival Survey of India (1986-1991) et au Bayon par la Pologne (1987-1991), aucune équipe internationale n’est intervenue sur le site. Quant à la Conservation d’Angkor, elle ne disposait d’aucun moyen pour reprendre les opérations de sauvegarde. Dès 1991, plusieurs missions d’expertise internationale ont permis d’identifier les urgences et de préparer le lancement des premiers chantiers de restauration.

Le programme de préservation, de restauration et de mise en valeur du site monumental d’Angkor, présenté par les autorités cambodgiennes lors de la Conférence intergouvernementale de Tokyo, proposait de répondre à cette situation exceptionnelle. Il a connu un succès considérable.

 

La sauvegarde de monuments insignes

En dix ans, la communauté internationale s’est fermement engagée auprès des autorités cambodgiennes pour financer des programmes de restauration, de préservation et de mise en valeur des monuments. Quatorze monuments majeurs ont été pris en charge par onze pays, faisant d’Angkor, le plus grand chantier archéologique en activité du monde. Quatre grands principes ont toujours guidé ces équipes :

-          Traiter chaque monument comme partie intégrante d’un ensemble ou d’un site monumental dans son entier ;

-          Etudier chaque monument dans son contexte archéologique, historique, environnemental et culturel ainsi que dans la perspective de sa mise en valeur future ;

-          Définir et mettre en œuvre la méthode de restauration la plus adaptée aux pathologies dont chaque monument est victime.

-          Intégrer des professionnels et des techniciens nationaux et assurer progressivement un transfert des connaissances et des compétences.

Le World Monuments Fund est revenue à Angkor dès 1991, en lançant un programme de conservation douce du temple de Preah Khan. Son intervention s’est ensuite étendue avec le lancement de programmes similaires à Ta Som et Neak Pean.

Très attachée à reprendre rapidement ses activités sur le site pour des raisons historiques, l’Ecole Française d’Extrême-Orient a eu à cœur de terminer les chantiers abandonnés en 1972 en raison de la situation politique. La restauration de la Terrasse du Roi Lépreux, lancée dès 1993, s’est terminée en 1996, celle du Perron Nord de la Terrasse des Eléphants en 1999. L’immense chantier du Baphuon, initié en 1993/94, devrait quant à lui s’achever vers 2005.

L’équipe gouvernementale japonaise pour la sauvegarde d’Angkor (JSA) a démarré son programme d’intervention en novembre 1995. Il comprenait la restauration de la bibliothèque Nord du Bayon, terminée en 1999, l’élaboration d’un plan directeur de sauvegarde de ce monument, qui devrait être finalisé en 2005, la restauration de la tour N1 des Prasat Suor Prat, actuellement en cours, et la restauration de la bibliothèque Nord d’Angkor Vat, qui a débuté en 1999.

Grâce à des financements du fonds-en-dépôt italien auprès de l’UNESCO, le bureau d’étude romain, Ingeneria Geotecnica e strutturale (Italie), est intervenu dès 1996 sur le temple de Pre Rup, dont certaines tours en briques menaçaient de s’effondrer. Les techniques les plus modernes d’ingénierie structurelle ont été utilisées pour garantir la stabilité des trois tours sud-est et de trois des cinq tours du massif central. L’Autorité APSARA a participé à hauteur de 60.000 $E.U. à ce projet, qui se poursuit actuellement sur les deux dernières tours du massif central.

La Royal Angkor Foundation de Hongrie est intervenue sur le temple de Preah Ko, de 1994 à 1996, grâce à des financements du gouvernement allemand. Son intervention a permis la consolidation des stucs exceptionnels de ce temple ainsi qu’une intervention structurelle sur trois tours. A partir de 1999, une nouvelle campagne de restauration a été lancée grâce à un nouveau financement allemand. L’équipe du German Apsara Conservation Project (Allemagne) est intervenue pour restaurer la plate-forme en grès, mener des opérations de conservation de la pierre, étudier la polychromie et consolider une nouvelle tour.

Entre 1995 et 1999, l’équipe du Indonesian Team for Safeguarding Angkor (Indonésie) a pris en charge successivement la restauration de trois portes du palais royal : la porte sud-est, la porte nord-est et la porte est. La technique utilisée pour chacune de ces interventions a été celle de l’anastylose.

La restauration du temple de Chau Sey Tevoda a débuté en 1998. Elle est conduite par l’équipe du Chinese Team for Safeguarding Angkor (Chine), qui est entrain de restaurer la bibliothèque sud, la terrasse orientale et la chaussée digue.

2001 a été marquée par le lancement du projet de conservation de Banteay Srei mis en œuvre par une équipe suisse, Bantey Srei Conservation Project. Il a pour objectifs la protection, la connaissance et la mise en valeur du monument et de ses abords. Les principales activités prévues sont la réalisation de travaux de sauvegarde et de restauration, l’aménagement paysager des espaces naturels alentours et la recherche d’une connaissance historique complémentaire du site.

La dernière équipe à avoir rejoint la grande famille d’Angkor, est celle de l’Archaeological Survey of India (Inde), qui a signé avec l’Autorité APSARA, en 2002, un protocole d’accord prévoyant une coopération de ces deux institutions en faveur de la sauvegarde et de la mise en valeur des monuments d’Angkor. Il a depuis été décidé que l’Inde porterait son effort sur la conservation d’un temple emblématique : Ta Prohm. Le projet de conservation est en cours d’élaboration.

Le temple qui suscite le plus d’attention reste toutefois celui d’Angkor Vat, devenu au fil des années un véritable chantier international, sur lequel interviennent cinq équipes différentes.

 

En sa qualité de maître d’ouvrage, l’Autorité APSARA a organisé, les 23 et 24 juin 2003, le premier séminaire de coordination scientifique et de recherche sur le temple Angkor Vat.

 

Les programmes de maintenance

Le site d’Angkor compte une quarantaine de monuments majeurs et bien d’autres sites de grand intérêt. La préservation d’un tel ensemble monumental ne peut pas s’envisager seulement du point de vue de la mise en œuvre de programmes de restauration de grande envergure, même si ceux-ci sont rendus nécessaires par le piètre état de conservation de nombreux édifices. Elle passe nécessairement par un effort préalable de diagnostic de leur état de conservation et de planification d’interventions de maintenance régulières.

La nécessité d’établir un schéma directeur de préservation des monuments et de mettre en place un programme de maintenance a été soulignée dès les débuts du programme international. Aussi difficile que fût la mise en route de ces deux opérations, elle connaît aujourd’hui un réel succès, grâce aux efforts consentis par l’Autorité APSARA pour assurer la maintenance des monuments du parc.

Une unité de maintenance a été mise en place, dès 1997, pour conduire des opérations légères sur les monuments : étaiements, arrachage de la végétation, etc. Depuis 1999, elle intègre l’équipe d’entretien des espaces mise en place par le Bureau International du Travail (BIT) en décembre 1992, constituée de 350 personnes.

Cette unité a été notablement renforcée et élargie, à partir de 2000, grâce au programme d’appui institutionnel mis en place par la France. Elle a étendu ses compétences au diagnostic et à la programmation. Elle élabore actuellement une carte des risques des monuments. Impulsée par le groupe Ad Hoc d’experts du CIC, il s’agira d’un outil essentiel pour la programmation des opérations de conservation, qu’il s’agisse de travaux importants de restauration ou d’activités de maintenance légère. L’unité de maintenance compte aujourd’hui 24 employés, en sus de l’équipe d’entretien des espaces, qui réalisent une centaine d’interventions annuelles sur les monuments du site.

A partir de 2000, une unité d’archéologie préventive a été créée, dont les domaines d’intervention sont :

-          Expertises archéologiques (carottage, sondages diagnostics) sur les parvis des temples et les routes de contournement, en prévision de la construction d’infrastructures. Une quinzaine de sites a déjà fait l’objet de premières interventions ;

-          Archéologie de sauvetage sur les ponts de la RN 6 et sur les tertres traversés par les nouveaux aménagements routiers. Une méthode d’enregistrement et d’étude des vestiges a été mise au point, qui permet de rechercher des solutions de protection ou d’étude des sites, en adéquation avec le développement ;

-          Mise en œuvre de dossiers de sauvegarde du patrimoine, concernant des projets d’aménagement du territoire de grande envergure, qui - touchent soit au milieu subaquatique (baray occidental et port de Phnom Krom) soit aux tertres et aux bassins (aéroport).

 

Une première carte du potentiel archéologique des sites est en cours de constitution grâce à la mise en œuvre des opérations préventives.

L’unité d’archéologie préventive compte aujourd’hui dix archéologues, qui réalisent une cinquantaine d’interventions annuelles sur le site.

 

Formation

La volonté de la communauté internationale, clairement exprimée dans la Déclaration de Tokyo, d’aider le peuple cambodgien souverain à assurer la sauvegarde et le développement du site d'Angkor ne s’est jamais démentie. Elle s’est traduite par la mise en place :

  1. D’une composante formation dans toutes les opérations bilatérales ou multilatérales conduites à Angkor durant ces dix dernières années. Plus de cent cadres, techniciens et ouvriers ont ainsi bénéficié d’une formation continue sur le terrain, dispensée par les équipes internationales. Des sessions de recyclage de guides touristiques ont par ailleurs été organisées par l’UNESCO (1995), puis par l’Autorité APSARA (depuis 2001), en coopération avec le Ministère du tourisme.

  1. Grâce à l’attribution de bourses de stage, des cadres cambodgiens de l’Autorité APSARA et des équipes de conservation ont suivi des formations courtes à l’étranger (Allemagne, Indonésie, France, Japon, etc.) ou auprès d’organisations internationales (ICCROM, SPAFA…) afin d’approfondir leurs compétences en matière de conservation et de gestion de sites archéologiques.

  1. Une réforme des enseignements universitaires à la faculté d’archéologie et à la faculté d’architecture a été lancée dès 1993, avec le soutien du Japon. 224 étudiants en archéologie et 433 étudiants en architecture ont bénéficié de ce programme. Plus de soixante d’entre eux travaillent désormais à Angkor, au sein de l’Autorité APSARA ou d’une équipe internationale. La réforme de ces deux facultés se poursuit. Parallèlement, l’Université Royale de Phnom Penh a créé, en 2001, un diplôme de licence en tourisme culturel.

  1. L’attribution de bourses d'étude a permis à une quinzaine d’étudiants en archéologie et en architecture d’obtenir un diplôme de maîtrise ou de troisième cycle à l’étranger (Université francophone d’Alexandrie - Egypte, Etats-Unis, France, Japon…).

Afin de recruter un personnel de qualité, l’Autorité APSARA a mis en place, en 1999, le cours de Tanei. Ce programme de formation transdisciplinaire de 2 à 6 mois accueille chaque année une vingtaine de diplômés de l’enseignement supérieur. Les meilleurs d’entre eux sont recrutés par l’Autorité APSARA pour renforcer ses équipes.

L’Autorité APSARA bénéficie par ailleurs, depuis 2000, de la présence d’un Architecte des Bâtiments de France et d’un archéologue de l’Institut National de Recherches Archéologiques (INRAP), dont l’une des missions essentielles est de dispenser une formation pratique de haut niveau aux jeunes architectes, archéologues et ingénieurs du Département des monuments et de l’archéologie.

 

Education des populations

Angkor est un site vivant dans lequel vivent plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elles lui confèrent une âme, par leurs prières, leurs croyances ou leurs cérémonies, en sculptant un paysage de forêts, de villages et de rizières à perte de vue. Ces habitants ne doivent pas devenir les laissés pour compte d'un développement touristique débridé. Leur disparition serait l'anéantissement du « genius loci » d'Angkor, subtile alchimie entre population, monuments, et végétation qui en fait le charme et l'intérêt.

Dès 1993, le plan quinquennal d'urgence des autorités cambodgiennes prévoyait d'associer les populations du parc à la sauvegarde de leur environnement culturel et naturel, volonté réaffirmée en 1994 par le classement de la province en zone de développement socio-économique et culturel.

Les enjeux sont nombreux :

-          Accroître le niveau de vie des populations ;

-          Contrôler la pression démographique et ses conséquences en terme de déforestation et d’urbanisation du site ;

-          Développer la scolarisation des enfants ;

-          Lutter contre les phénomènes d'acculturation souvent provoqués par un développement économique accéléré.

 

Le premier projet développé avec les habitants du parc date de 1995. Il a été mis en œuvre, jusqu’en 2000, par une équipe de Volontaires des Nations-Unies. Une ONG locale (APDO) a ensuite été créée afin de poursuivre ce travail. Le projet comportait deux composantes principales :

-          Le développement d’une meilleure connaissance statistique (quantitative et qualitative) des habitants et de leurs besoins, à partir d’une méthode dite de « recherche action participative », qui les associe étroitement à la conception des outils statistiques et à la collecte des données ;

-          La définition et la mise en œuvre de micro-projets de développements correspondant à des besoins identifiés dans des domaines variés (santé, éducation, agriculture, élevage, gestion forestière communautaire, micro-crédit, formation…).

A partir de 1999, l’Autorité APSARA a mis en place une cellule chargée de mener des études sociologiques et ethnologiques auprès des populations du parc d’Angkor. Composée de 11 personnes, elle a déjà conduit de nombreuses études, dont les conclusions ont été publiées, notamment Statistiques des villages et de la population du Parc d’Angkor, zones 1 et 2.

En 2003, l’UNESCO a organisé, en collaboration avec l’Autorité APSARA et l’Autorité Nationale pour le Tourisme du Cambodge, un projet pilote de formation d’éducateurs. Leur mission sera de préparer les populations du parc aux transformations sociales, culturelles et économiques provoquées par un développement touristique rapide, mais aussi de sensibiliser la population, les touristes et les professionnels du tourisme à la protection du patrimoine. La mise en place du projet a été confiée à une association française AIDETOUS.

 

Tourisme

La question du développement touristique de la région de Siem Reap / Angkor a été posée par le projet ZEMP dès le lancement du programme international. Les autorités cambodgiennes ont alors fait le choix de mettre en œuvre une politique d'aménagement touristique basée sur le promotion d’un tourisme de qualité. Cette décision a été confirmée en juin 2001, lors du séminaire sur le tourisme culturel, conjointement organisé par l’Autorité Nationale pour le Tourisme, l’Autorité APSARA et l’UNESCO.

En 1994/95, deux études, financées par l’Agence Française de Développement (AFD) ont posé les principes d’une stratégie de développement touristique et urbain de la région, et proposé la création d’une cité hôtelière, dont l’Autorité APSARA serait le maître d’ouvrage. Mais ce n’est qu’en 1998 que les questions d’aménagement et de gestion touristique sont devenues d’actualité. A cette date le tourisme a commencé à connaître un développement important, avec le règlement définitif de la question khmère rouge. Le nombre de visiteurs a été multiplié par six en cinq ans, passant de 50.000 personnes environ en 1998 à 316.000 en 2002. Dans le même temps, un tourisme national s’est progressivement développé pour atteindre environ 300.000 personnes en 2002, les Cambodgiens redécouvrant Angkor comme lieu de pèlerinage.

Le projet de cité hôtelière a connu un lancement difficile. Il est aujourd’hui mieux engagé. L’Autorité APSARA, qui avait reçu par sous-décret du 13 octobre 1995, un terrain de 560 ha pour aménager la cité hôtelière, a conclu l’enquête foncière, puis libéré 361 ha de terrain (soit 64% des terrains), aujourd’hui proposés à des investisseurs privés. Plusieurs d’entre eux ont fait part de leur intérêt pour concrétiser des projets hôteliers et touristiques dans cette zone. Dans le même temps, une offre hôtelière diversifiée s’est développée, sous l'impulsion du secteur privé, dans la ville même de Siem Reap.

Pour ce qui concerne l’aménagement et la gestion du parc d’Angkor, plusieurs décisions importantes ont été prises :

1)       La billetterie est concédée à un opérateur privé, depuis le 1er mai 1999, qui reverse une part très importante des recettes à l’Autorité APSARA pour le financement d’opérations de conservation et de mise en valeur du site.

2)       L’Autorité APSARA a lancé, en 2000, avec la création de son unité de gestion des abords, un vaste projet d’aménagement des parvis des principaux monuments, dont les objectifs sont :

-          De donner au visiteur une meilleure lecture du monument, conforme à la réalité historique, par un travail sur les perspectives et les aménagements paysagers ;

-          D’améliorer la gestion des flux de visiteurs et de véhicules ;

-          D’apporter les services nécessaires à un accueil du public de qualité (restauration, boutique, toilettes, parking, etc.

La phase opérationnelle de ce projet a été lancée en 2002 avec la construction de onze toilettes, d’une route de contournement du parvis d’Angkor Vat en latérite et de deux parkings à Phnom Bakheng.

 

3)       L’Autorité APSARA s’est efforcée :

a) d’améliorer les conditions de visite dans les principaux monuments :

-          Le site de Kbal Spean a été dégagé et ouvert aux visiteurs en 1999, après construction d’un chemin d’accès au cœur de la forêt ;

-          Depuis 2001, l’accès au sanctuaire central de Banteay Srei est interdit, de même qu’il est désormais interdit de toucher les bas-reliefs d’Angkor Vat et du Bayon ;

-          Un système de collecte des déchets, concédé à un opérateur privé, a été mis en place en septembre 2003.

b) d’assurer la sécurité des visiteurs :

-          Des équipes de surveillance des monuments ont été mises en place à partir de 1999 ;

-          Des agents de tourisme ont été formés dès 2000 pour assister les opérations de gardiennage et améliorer le confort des visiteurs ;

-          Depuis 2002, une ambulance est stationnée à Angkor Vat le matin et à Phnom Bakheng l’après-midi ;

-          Une police touristique a été mise en place en novembre 2002, en coopération avec le Ministère de l’Intérieur, le Ministère du Tourisme et l’Autorité Nationale pour le Tourisme.

c) d’introduire des activités complémentaires à la visite des monuments :

 -          Concession de promenades à dos d’éléphants ;

-          Concession de survol du site en ballon statique, d’où l’on dispose d’une vue panoramique.

L’Autorité APSARA doit désormais instaurer un système de contrôle des concessions afin de s’assurer que les cahiers des charges soient respectés et de garantir la qualité des services proposés aux visiteurs.

  

4)       En matière de gestion touristique, elle a mis en place, avec le soutien de la France :

 a) Un observatoire des publics (2000), qui fonctionne avec une équipe de deux permanents et de vacataires du Département du développement touristique. Il s’agit là d’un outil essentiel pour développer une connaissance fine, tant quantitative que qualitative, des types de publics et de leurs attentes, et définir des politiques adaptées à la demande. Les résultats obtenus ont abouti au lancement de plusieurs opérations concrètes : fermeture du sanctuaire central de Banteay Srei, construction de onze toilettes (2002), édition d’une carte paysagère en français et en anglais (2003), mise en place de panneaux signalétiques dans le parc (2003)…

b) Une réglementation de gestion de l’occupation du domaine et des prises de vue (2001), opposée aux candidats (privés ou publics) à l’organisation de manifestations sur le site d’Angkor (films, concerts, spectacles…), efficace et adaptée à la situation spécifique d’Angkor.

Les efforts à accomplir pour l'aménagement touristique du site sont encore considérables. Il s'agit de repenser les circuits de visite des monuments, de construire les infrastructures indispensables au séjour des visiteurs (centre d'accueil des visiteurs, restaurant, boutiques, sanitaires, centre de premiers secours, etc.), mais aussi de diversifier l'offre touristique de la province, en apportant des réponses adaptées aux différentes catégories de visiteurs (tourisme national, tourisme d’affaires et de congrès, chercheurs et universitaires, tourisme de pèlerinage, etc.), … avec comme impératif de conserver l'âme d'Angkor.

  

Aménagement urbain de la ville de Siem Reap

 Point de départ de la visite des temples d’Angkor, Siem Reap est une ville jardin, qui s’organise autour de deux axes structurant : le stung (rivière) Siem Reap et la RN 6, relayés dans le centre ville, par un quadrillage de routes se coupant à angles droits. Très arborée, la ville compte de nombreux bassins, appelés trapeang, qui permettent de réguler les variations du niveau des eaux au cours de l’année autant qu’ils contribuent à sculpter son paysage. De très beaux édifices coloniaux, d’anciennes pagodes et d’intéressants exemples d’architecture vernaculaire apportent à l’ensemble une valeur patrimoniale indéniable.

 Afin de conserver la qualité de cet ensemble urbain, promis à une extension rapide du fait de la pression touristique croissante dans le Parc d’Angkor, l’Agence Française de Développement a financé, dès 1994, une vaste étude intitulée : Plan d’urbanisme de référence et projets prioritaires : Siem Reap - Angkor. Cette étude, confiée à deux bureaux d’étude français (ARTE Charpentier et BCEOM) fait toujours référence :

 Elle met en évidence les tendances du développement de la ville :

           -          Développement effectué prioritairement à partir des contraintes imposées par l’eau

      -         Etirement linéaire de l’implantation de l’habitat, des services et des activités le long des axes de circulation, sans épaisseur du tissu ;

-          Ouverture de fronts pionniers sur les routes, digues et dans les lotissements pour l’implantation de rapatriés, réfugiés ou déplacés ;

-          Renforcement des capacités d’accueil touristique ;

-          Risque de voir disparaître les éléments du patrimoine urbain.

 

Elle présente ses contraintes et potentialités en matière d’environnement, infrastructures, institutions, situation foncière et habitat.

 Elle pose les principes de son développement :

-         Création d’une limite physique entre la réserve archéologique protégée et les zones susceptibles de recevoir des aménagements conditionnels ;

-          Préservation du périmètre agricole irrigué développé à l’ouest de la ville, au sud du baray occidental ;

-         Respect de la ville existante, de son charme, de son caractère végétal, de sa faible densité, des hauteurs limitées de son bâti (R+2 - R+3), et des berges de la rivière ;

-         Développement de la ville vers l’est avec, le long de la RN 6 et au sud de cette route, l’habitat et les fonctions urbaines, et au nord des « Portes d’Angkor » ;

-         Reboisement du périmètre du parc archéologique des temples vers la limite sud de la réserve archéologique protégée, dite zone 2 ;

-         Prolongation des plantations arboricoles au-delà de cette limite vers le sud pour créer des zones d’accueil paysagères pour l’implantation de la cité hôtelière à l’est de la rivière ;

-          Restructuration et affectation du secteur au nord de la RN 6 vers le parc à l’entrée d’Angkor et aux équipements culturels ;

-         Protection et défense de l’intégrité et du caractère de la ville de Siem Reap ;

-         Maintien du principe d’une ville végétale.

 

Depuis 1994, la ville a connu un développement accéléré et une pression foncière accrue, confirmant le diagnostic établi par ARTE Charpentier et BCEOM.

 La population de l’agglomération est passée de 75.000 habitants en 1992 à 108.000 en 2002.

 La capacité hôtelière s’est fortement accrue, suivant en cela les chiffres de la fréquentation touristique (680 chambres en 1994 contre 3.067 en 2002), et améliorée quelle que soit la catégorie concernée. De nombreux hôtels se sont ouverts. Ils sont implantés pour l’essentiels le long de la RN 6 (hôtels moyen de gamme) et dans la ville de Siem Reap (hôtels haut de gamme et hôtels de charme). 2.341 chambres supplémentaires étaient en construction en 2002. Elles devraient ouvrir à 2004.

 Les efforts à consentir restent considérables pour améliorer le niveau des infrastructures et les adapter à un accroissement rapide de la population, même si, ces dernières années, des résultats significatifs ont été obtenus :

-      Réhabilitation d’une partie du réseau routier ;

-        Construction de deux axes d’accès (nord – sud et est – ouest) vers les portes d’Angkor…

-          Aménagement des berges de la rivière de Siem Reap ;

-         Réhabilitation du vieux et du nouveau marchés ;

-          Réalisation, par la Japan International Cooperation Agency (JICA), d’une étude approfondie des ressources en eau de la province ;

-          Réhabilitation, grâce à un financement de l’AFD, d’une station de traitement des eaux et installation d’une portion du réseau de distribution des eaux de la ville ;

-          Construction, sur fonds privés, de deux hôpitaux et réhabilitation partielle de l’hôpital provincial de Siem Reap.

 

Des avancées institutionnelles et juridiques ont été obtenues, avec la création d’un département des affaires urbaines au sein de l’Autorité APSARA. Ses missions principales sont d’assurer la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement des « Portes d’Angkor », et de délivrer, sous certaines conditions, les permis de construire dans la ville de Siem Reap, compétence partagée avec le gouvernorat de la province de Siem Reap.

 De nombreux services publics (Gouvernorat, ministère des travaux public et des transports, ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de la construction, Autorité APSARA…) étant concernés par l’aménagement de la ville de Siem Reap, seule une parfaite coordination de leurs efforts permettra d’organiser un développement harmonieux de la ville.  

Pour organiser le développement de la ville une cartographie complète du territoire a été financée par l’AFD et un sous-décret portant sur le plan d’utilisation des sols et de constructions de la zone de Siem Reap – Angkor devrait être prochainement adopté par le conseil des ministres.

  

Mise en valeur de la province de Siem Reap

 Une croissance touristique et économique rapides ne sauraient faire oublier que la province de Siem Reap n’est pas encore dotée des infrastructures nécessaires à l’accueil de flux de visiteurs se comptant, chaque année, en centaines de milliers de personnes.  

Les autorités cambodgiennes ont donc décidé, dès 1993, d'élaborer un programme de développement régional intégré qui tienne compte de ces nouvelles perspectives, et fixe un équilibre entre les intérêts, souvent contradictoires, de la protection du patrimoine, de l’amélioration des conditions de vie de la population et du développement touristique.

 Diversifiées et complexes, les questions nécessitent l'adoption d'une vision transdisciplinaire et l’établissement d’une liste d’investissements à réaliser en priorité. Il s’agit de :

-          Désenclaver la province de Siem Reap en développant les infrastructures routières et aéroportuaires. Un Plan directeur des transports de la région de Siem Reap a été élaboré en 1997, grâce à un financement de l’Union européenne. D’importants efforts ont depuis été consentis en faveur de sa mise en œuvre : réfection de 97 kilomètres de voirie grâce à des financements de la Banque Mondiale et de la JICA (2002), construction de plusieurs bretelles de contournement de la ville par le sud (2003), réhabilitation de l’aéroport de Siem Reap grâce à des financements de la Banque Asiatique de Développement (BAD) et du groupe privé VINCI (en cours).

-          Eviter un exode rural massif des populations locales attirées par cette nouvelle zone de prospérité économique qu’est la ville de Siem Reap. Plusieurs projets ont été mis en œuvre par le Ministère du développement rural pour tenter de fixer les populations locales dans leur village d’origine, notamment au travers de programmes de développement de l’agriculture et de l’artisanat.

-      Garantir aux populations locales un approvisionnement en produits alimentaires sans augmentation de coût, et un accès facile aux ressources en eau et énergie.

-          Préserver l’environnement dans la province de Siem Reap. Le Tonle Sap a été classé réserve de biosphère par l’UNESCO en 1997. Le Ministère de l’environnement multiplie les efforts pour protéger la biodiversité dans cette zone : ouverture d’une station de recherche à Preak Toal, mise en place de programmes de formation du personnel du ministère et de sensibilisation du grand public à la protection de l’environnement…Parallèlement, une équipe néo-zélandaise a réalisé, en 1998, une étude de faisabilité sur la réhabilitation de la forêt et la mise en valeur des paysages du parc d’Angkor.

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